Recherche-action

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Un processus évolutif de recherche-action

Une originalité profonde du projet eAtlas tient à son modus operandi qui s’est notamment consolidé dans le cadre du chapitre africain (eAtlas Fao). eAtlas se place résolument dans le champ de la « recherche-action ». Cela signifie que le travail accompli se réfère à plusieurs « mondes », celui de la recherche scientifique, celui de l’action publique sur le terrain et celui de l’ensemble des médiateurs qui sont dans l’inter-champ de l’action et de l’analyse de l’action.

Du point de vue de la recherche, le projet expose un bilan éloquent : les quatre rencontres régionales (Dakar – 2006, Bamako – 2009, Cotonou – 2011 et Ouagadougou – 2013) ont permis de réunir des chercheurs français et africains en grand nombre, dans des sessions qui correspondaient en tous points à des colloques scientifiques. Si le noyau de départ était essentiellement constitué d’universitaires français et sénégalais, en changeant de site, les Rencontres ultérieures ont facilité l’adhésion de nouveaux collègues dans les universités de Bamako au Mali, de Ouaga2 au Burkina Faso.

A l’occasion de ces Rencontres, des travaux scientifiques ont été présentés et mis en débat. Il s’agissait pour certains d’entre eux de travaux théoriques, pour d’autres de travaux qui s’appuyaient des données empiriques originales. Un nombre représentatif d’entre ces travaux constituent une part de la matière cette présente publication. Ils ont, pour un certain nombre d’entre eux, été présentés lors des Rencontres de Bamako, pour d’autres à l’occasion des Rencontres de Cotonou. Dans tous les cas, les travaux présentés ici ont été actualisés et mêmes parfois sensiblement remaniés par leurs auteurs.

Au-delà de ces « Rencontres » qui structurent nos agendas de travail en commun sur le court terme, eAtlas F.A.O. a aussi été le creuset dans lequel se sont réalisés des travaux scientifiques de moyen-long terme : les thèses de doctorat. C’est ainsi que la thèse du Sénégalais Ibrahima Sylla, portant sur le rôle des collectivités locales de la Région de Dakar dans la diffusion des TIC, a évolué dans ce contexte, au sein de ce collectif, a été soutenue à l’Université Cheikh Anta Diop en juin 2009 devant un jury composé de chercheurs sénégalais, canadiens et français. Il a depuis été recruté au sein de cette même université. Destiny Tchéhouali, de nationalité béninoise, a quant à lui bénéficié d’une codirection de thèse au sein même du réseau, il a soutenu sa thèse sur les politiques de coopération décentralisée et la lutte contre la « fracture numérique » en mai 2013 à Toulouse. Il poursuit sa carrière universitaire actuellement au CEIM de l’Université de Québec à Montréal. Mohamed Dedah, étudiant mauritanien, devrait quant à lui soutenir très prochainement une thèse portant sur la transformation des modes de vie des Mauritaniens, entre nomadisme et sédentarisme, et sur le rôle des technologies numériques dans la transformation de ces modes de vie.

Enfin, il convient de signaler deux publications de synthèse de nos travaux:

La première: co-éditée par les Revues Netcom et NetSuds : « Sociétés africaines de l’information : illustrations sénégalaises » (Vol 22, n° 1-2 ; 2008).

La deuxième: « Sociétés africaines de l’information: Recherches et Actions en Afrique de l’Ouest Francophone », est paru en 2012, à l’occasion des Rencontres Africités qui se sont tenues à Dakar.

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Parallèlement à ces travaux, le projet se nourrit fondamentalement de sa relation avec les acteurs de terrain, les élus locaux, les agents de développement local, mais aussi l’ensemble des acteurs qui interviennent dans ce champ, en particulier les ONG dans le contexte africain.  Il collabore activement avec la DAECT pour promouvoir des projets de coopération décentralisée en matière de TIC. Par ailleurs, en relation avec l’association française « Villes Internet », il est partie prenante dans la mise en œuvre d’un prototype de « Villes Internet Afrique »[6].

La feuille de route…

La dynamique d’eAtlas F.A.O. repose sur l’affichage d’un certain nombre de valeurs autour des problématiques de la préservation de la diversité culturelle, de la démocratisation, de l’implication/ participation des citoyens. Ces valeurs constituent une feuille de route qui s’élabore et se précise au fur et à mesure des Rencontres. Elles se traduisent en plan d’action et en recommandation, dont la liste à ce jour, tient dans les 21 points suivants :

  1. Face au primat des logiques et des grands programmes d’action reposant sur les infrastructures, réaffirmer l’importance des problématiques relatives aux usages, à la formation des compétences et à la production de contenus locaux,
  2. Promouvoir et accompagner la réalisation de diagnostics locaux du développement numérique, qui prennent en compte les réalités locales, l’état des besoins…
  3. Décliner les diagnostics en agenda numériques locaux
  4. Expérimenter de nouvelles voies de coproduction des savoirs et des modèles d’action politique,
  5. Prêter une attention particulière à l’utilisation des TIC dans la vie démocratique et dans la prise en compte des inégalités.
  6. Promouvoir l’accès universel aux TIC dans leurs diversités, surtout en milieu rural et les zones urbaines défavorisées ;
  7. Étendre le partenariat eAtlas au-delà de la région ouest-africaine, notamment aux pays de l’Afrique centrale ;
  8. Promouvoir le partenariat interuniversitaire à travers des échanges plus soutenus entre les universités impliquées dans le réseau eAtlas ;
  9. Promouvoir la formation des ressources humaines capables de traiter les enjeux liés aux TIC et à la société de l’information en vue de diversifier les compétences orientées majoritairement vers le métier d’informaticien ;
  10. Accompagner les structures de jeunes afin de faciliter l’ouverture de ces groupes aux formations sur les TIC ;
  11. Mettre en place des structures pour aider à la duplication des logiciels développés dans le cadre de projets déjà exécutés ;
  12. Capitaliser et partager les résultats des projets antérieurs en vue d’éviter la dispersion des moyens qui découle d’initiatives itératives ;
  13. Informer et sensibiliser davantage les publics sur les dispositifs de e-gouvernance, de e-administration et de e-participation déjà disponibles ;
  14. Sensibiliser les décideurs au niveau national et local sur les potentiels d’outils comme le SIG en vue de faciliter l’institutionnalisation de leur utilisation ;
  15. Renforcer le partenariat entre les collectivités locales et les ONG en vue de faciliter la construction d’une société locale de l’information efficace, démocratique et inclusive ;
  16. Développer la collaboration entre les sociétés civiles TIC et celles non TIC ;
  17. Promouvoir l’usage de la téléphonie mobile pour une plus large participation citoyenne aux processus décisionnels ;
  18. Promouvoir et soutenir la recherche sur les thématiques portant sur les TIC en général et sur la e-gouvernance, la e-administration et la e-participation en particulier ;
  19. Renforcer la visibilité numérique des collectivités et des administrations africaines à travers des pétitions pour des adresses en .ccTLD et des sites gouvernementaux;
  20. Promouvoir l’accès aux services publics dans les points d’accès communautaires aux TIC;
  21. Renforcer les cadres juridiques liés à la société de l’information pour favoriser la validité des signatures et documents électroniques, combattre la cybercriminalité et garantir la protection des données personnelles.